J’ai rencontré Mathilde lors de mon dernier job en Nouvelle-Zélande : housekeeping et réception dans un hôtel à National Park Village (Tongariro). Elle avait commencé environ 10 jours avant moi. Ce que j’ai pensé d’elle au premier abord ? Qu’elle parlait trop et surtout beaucoup trop fort ! Mais surtout qu’elle avait beaucoup d’énergie positive.
Mathilde, c’est la collègue qui sourit tout le temps, qui rit d’un rien et sur laquelle on peut compter quand un client demande à louer un snowboard, même à 8h du mat’ ! Mathilde, c’est la coloc qui fait les meilleurs crêpes de l’hémisphère sud et qui a la patience et l’amour pour démarrer un feu de cheminée (ce qui lui a valu le surnom de « lady fire »). Mathilde se plaint tout le temps mais on sait que c’est toujours pour rire. Et qu’est-ce qu’on a ri pendant 8 semaines !
Après Justine, passionnée de cheval, entrez maintenant dans l’univers de Mathilde et la plongée !
Naissance d’une Nantaise
Mathilde a 24 ans, elle est née en juillet 1995 et vient de Nantes. Elle pense bien sûr que le meilleur beurre – salé évidemment – est breton même si je lui dis que celui d’Échiré est pas mal non plus !
Fille de professeurs d’Histoire-Géographie et de SVT, elle a obtenu un Bac S spécialité SVT puis sa licence Entrainement sportif (STAPS) à Nantes.
À la recherche de sa passion
Enfant, à l’âge de 7 ans, elle voulait faire de l’équitation, comme sa grande sœur. Mais une fracture du bras au bout de 3 mois seulement a signé l’arrêt de cette activité. Et quand on ne peut plus copier sa sœur, on peut toujours copier son grand frère ! Il avait commencé la plongée au collège, cela a duré 2 ans et il n’en a jamais refait.
Au collège, vers l’âge de 12 ans, Mathilde a donc débuté la pratique de la plongée grâce à l’Association Sportive. Ils emmenaient les élèves, tous les mercredis, à la piscine de la Gloriette (maintenant nommée Piscine Léo Lagrange) qui possède un fond de 5 mètres. Son professeur de sport était moniteur de plongée et, telle une vraie passionnée de plongée, elle est toujours en contact avec lui.
Elle a continué la plongée au lycée et à l’université ce qui lui a permis de faire des voyages de plongée en mer Médierranée, en Corse, en Espagne ou encore à Giens (vers Hyères).
Son parcours dans le monde de la plongée
Après sa Licence de STAPS, qu’elle juge plutôt inutile, Mathilde cherchait quoi faire. Elle ne voulait pas continuer ses études. Elle est allée jusqu’au bout des 3 ans juste pour obtenir la Licence. Elle adore l’eau, ses meilleures notes étaient en natation. L’idée de devenir instructeur de plongée est vite arrivée.
Ses débuts à Roussay
Ella a démarré par une formation de guide de palanquée (= groupe de plongeurs) l’été après sa Licence, en juillet, août, septembre 2016. Elle obtient ce diplôme français de niveau 4 au centre de plongée de Roussay et en septembre 2016, elle fait passer le baptême de plongée de son père.
Après ce bel été, elle discute avec son formateur avec qui elle noue une solide amitié. Elle souhaite passer le diplôme international OWSI PADI (Professional Association of Diving Instructors ). Durant l’année scolaire 2016-2017, elle travaille quelques mois au lycée de sa mère en tant que standardiste, « un métier passionnant » me dit Mathilde avec toute son ironie naturelle. Elle en profite d’ailleurs pour dévorer Harry Potter 7 en anglais. Et tous les week-end, elle va donner un coup de main au centre de plongée de Roussay.
En janvier 2017 elle commence la première partie de la formation d’Assistant instructeur. Puis elle part 2 semaines à Cavalaire, vers st Tropez et obtient son examen d’Instructeur de plongée les 1er et 2 avril 2017 avec de très bonnes notes.
Travailler en Espagne
A la suite de cette formation, elle recherche un emploi en dehors de la France. Elle trouve son bonheur en Espagne pour l’été 2017, pendant 6 mois à Estartit Costa Brava. Elle est instructrice de plongée à l’Escola Nautic and Diving. Là-bas, elle enseigne la plongée en français et en anglais (elle a aussi de bonnes notions d’espagnol) à des touristes qui veulent passer des niveaux ou des baptêmes de plongée. Après son père à Roussay, c’est au tour de sa mère d’effectuer, en Espagne, son baptême de plongée.
DEJEPS plongée
Elle commence sa formation de DEJEPS plongée en novembre/décembre 2017. La formation se passe la moitié du temps en Bretagne à Trébeurden (partie pédagogie, théorique et pratique, connaissance sur la plongée) et à Dinard (partie entreprise, création de projet) et l’autre moitié du temps en stage au centre de plongée de Roussay. Elle est la seule fille à faire tous les UC. Elles ne sont que 2 au total sur 20 étudiants. La formation dure un an et prend fin en octobre 2018.
Si la partie école n’a pas vraiment matchée avec Mathilde, elle a, en revanche, adoré la partie stage. Et quand on connait Mathilde, c’est sûr qu’on l’imagine plus en action qu’assise derrière un bureau.
Vivre l’échec
Durant l’année scolaire 2017-2018, Mathilde a eu une baisse de régime concernant la partie formation. Elle n’avait « pas le bon état d’esprit pour y aller ». Elle s’en est rendue compte trop tard et ce fut son premier échec.
« Ça fait du bien de se prendre une claque dans la figure. Si je ne m’étais pas plantée je ne serais jamais là, en Nouvelle-Zélande »
Mais grâce à son formateur, toujours bienveillant, elle ne s’est pas laissée abattre. Elle avait la possibilité de retenter, repasser son examen. Mais son formateur lui a dit : « Clairement tu n’as pas envie de le faire ça se voit, tu vas te replanter ! ». Elle ne comprend pas forcément pourquoi les choses se sont mal passées. Elle reste passionnée et manifeste l’envie de travailler dans la plongée.
Les raisons de sa venue en Nouvelle-Zélande
Pendant son activité à Roussay, Mathilde a su que la fille de ses patrons avait fait un PVT en Australie et, par la plongée en général elle a rencontré plusieurs personnes qui avaient fait un PVT. Cela commençait à l’inspirer.
Plus jeune, quand elle a vu Le seigneur des anneaux, trilogie tournée en Nouvelle-Zélande, elle s’était dit « un jour j’irais dans ce pays » puis elle a oublié. Et c’est donc revenu en s’intéressant au PVT.
Elle a donc opté pour la Nouvelle-Zélande pour la beauté des paysages, les lieux de tournage du Seigneur des Anneaux et de Narnia. Elle souhaitait aussi un pays anglophone. Elle avait déjà un très bon niveau en arrivant. Au collège, elle a suivi un renforcement en anglais en 5e, 4e et 3e (2h par semaine). Elle avait donc de bonnes bases et surtout un fort intérêt pour l’apprentissage de cette langue. Elle lit en anglais, regarde les séries et films en Version Originale Sous-Titrées Anglais.
Ses envies en Nouvelle-Zélande
Arrivée à Auckland le 19 juin 2019, Mathilde n’était en Nouvelle-Zélande « que » depuis un peu plus de 3 mois au moment de l’interview. Elle a rapidement voyagé d’Auckland à National Park, elle ne s’attendait pas à trouver un job aussi vite. Elle est donc juste au début de son voyage et on a dressé ensemble sa petite liste de souhaits durant son PVT :
- Tester plusieurs choses professionnellement « avant de s’enfermer dans un secteur » ;
- Apprendre à naviguer un voilier (elle est déjà titulaire d’un permis côtier catalan) ;
- Faire un trek en autonomie sur 2 ou 3 jours car pour elle la Nouvelle-Zélande est le meilleur endroit pour la randonnée ;
- Sauter en parachute.
L’inquiétude des parents
Qui dit partir aux antipodes dit réactions de l’entourage… Si Mathilde n’a reçu que des commentaires positifs sur sa décision de partir en Nouvelle-Zélande, cela a été plus compliqué pour ses parents. Ils ne l’ont pas du tout empêchée de partir mais ils n’étaient pas les plus enchantés. Ils ne comprennent pas forcément pourquoi elle n’a pas d’abord fini son DEJEPS et pourquoi elle a choisi de partir aussi loin (presque 20 000 kilomètres rappelons-le). Mais Mathilde était sûre d’elle et de ses choix. D’ailleurs, début 2019, elle s’était même « testée » en voyageant en solo en Thaïlande durant 10 jours. Elle dit que « ça fait peur » l’aventure en solo et pourtant il est difficile de lire ce sentiment sur son visage.
Ses envies après la Nouvelle-Zélande
Mathilde a deux véritables passions : la plongée, vous l’avez compris mais aussi la montagne ! Elle allait skier avec sa famille tous les hivers dans les Pyrénées depuis l’âge de 4 ou 5 ans. Quand nous évoquons le futur, Mathilde me parle donc de :
- Faire une saison dans une station de ski (louer du matériel par exemple).
- Retourner vers la plongée, travailler dans une île paradisiaque quelques mois…
- Voyager mais elle ne sait pas où. Amérique du sud ? Un petit séjour en Colombie Chez Diana en tant que plongeuse [private joke]. Les Alpes autrichiennes, le Népal… « Dès qu’il y a des montagnes je veux découvrir ».
- Faire un autre PVT ? Elle n’a pas de réponse à cela, elle est jeune, elle a encore le temps.
- Partir en PVT en Australie pour être instructrice de plongée ? Pourquoi pas mais… « Il y a trop de bêtes chelous et dangereuses, ça ne donne pas vraiment envie d’y aller. ». On dirait qu’elle n’a peur de rien mais elle avoue ne pas aimer du tout les serpents.
Ses coups de cœurs en Nouvelle-Zélande
Comme dit précédemment, Mathilde vient juste d’arriver. Pour le moment elle a découvert le nord de l’île du Nord. Elle recommande vivement Cathedral Cove, plage du tournage de Narnia !)
« Jamais en France je ne me serais levée à 5 h du mat pour aller voir un lever de soleil sur une plage. »
Elle n’est pas déçue du détour et ne pensait pas qu’elle pouvait « autant apprécier un endroit en étant toute seule ». Elle a aussi apprécié marcher sur le début du Tongariro Alpine Crossing avec deux anciens collègues de l’hôtel en août. Elle n’a pas encore visité Hobbiton mais c’est bien sûr pour elle une étape incontournable.
Elle n’est pas encore allée dans l’île du Sud et a hâte de découvrir les montagnes. Pour l’instant elle n’a pas regardé ce qu’il l’attendait. Elle sait qu’il y a une petite randonnée pour voir la Cité d’Edoras (le Mont Sunday) et qu’il faut absolument visiter le Fiordland.
Voyager solo
Mathile a acheté une voiture non self-contained dans laquelle elle peut aisément dormir à l’arrière. Elle a toujours été « terrorisée » de faire les choses seule. Elle voulait commencer à voyager mais n’a trouvé personne pour le faire avec elle. C’est la femme du couple d’enseignants de plongée qui l’a poussé à le faire. En Thaïlande, lors de son premier voyage solo, elle a été stressée pendant les 10 jours mais n’a aucun regret. Cela l’a forgé pour le départ en Nouvelle-Zélande. C’est à ce moment qu’elle a pris la décision de partir.
Aujourd’hui, Mathilde évoque une « liberté qu’elle n’a jamais eue avant ! »
La musique à partager !
Mathilde nous a fait découvrir ce remix de Bon entendeur, Le temps est bon. Elle n’aime pas le silence. Elle avait toujours son speaker autour d’elle. Notre boss colombienne a totalement craqué sur cette chanson. On l’a donc vraiment entendu en boucle. C’est LA chanson d’Howards Mountain Lodge !
Je vous invite à en savoir plus sur le succès de cette chanson en lisant cet article qui retrace toute son histoire, depuis l’origine par la Québécoise Isabelle Pierre au remix de Bon entendeur.
Le portrait de Mathilde vous donne-t-il envie de découvrir le monde ? Lancez-vous !