Suite du portrait de voyageuse de Justine ⇓
La Nouvelle-Zélande et toi
Parle-nous de ta mermaid
Je voyage en van, enfin dans une voiture familiale qui me laisse largement assez de place pour dormir et ranger mes affaires. Sa carrosserie verte me rappelle les écailles des mermaids dont je suis si fan, c’est ma voiture, ma maison, ma meilleure amie. Je lui en ai fait voir de toutes les couleurs et jusqu’ici tout va bien.
Ton meilleur souvenir depuis le début du PVT
Oulala, y’en a eu plenty ! Mais s’il ne faut en retenir qu’un jusqu’à présent, je pense que c’est ma première chasse à courre. Un événement absolument imprévu, un lever à l’aube, 4h de route à travers les plus vieilles villes du Central Otago, un cheval un peu fou, des dizaines de belles rencontres, 4h de galop dans des paysages aussi désertiques que majestueux et une ambiance à la Peaky Blinders version Kiwi qui m’a complètement charmée.
Ton pire souvenir
Certainement mon premier job en Nouvelle Zélande. Une semaine après avoir atterri à Auckland, j’intègre une écurie que chevaux de course à Matamata. J’y suis restée un mois au lieu de 2 comme convenu au départ. Au-delà du réveil quotidien à 3h du matin, ma pire souffrance était mon niveau d’anglais. Quasi impossible de me faire comprendre, et si dur de comprendre mes managers et mes collègues – hormis quelques exceptions qui faisaient l’effort de parler au ralenti. En y repensant, je suis vraiment contente du chemin parcouru depuis. C’était tellement douloureux de n’avoir que de small talks et d’enchaîner les contre-sens et malentendus, d’autant plus dans un contexte professionnel.
NDLR : je tiens à préciser qu’il est très étonnant de lire ceci car nous avons connu une Justine avec un super level en anglais, elle était sûrement la plus à l’aise et la plus avancée en anglais des Français de l’usine ! Justine avait même passé 2 mois en Angleterre pour bien nouer avec l’anglais avant son départ en Nouvelle-Zélande. Mais finalement… comme nous en avons discuté ensemble, c’est peut-être de là qu’est venu ce « décalage ». Eh oui, l’accent british n’est pas l’accent kiwi… et à la décharge de tous les Français qui galèrent à comprendre les Kiwis et à se faire comprendre, sachez que parfois les British eux-mêmes ont les mêmes soucis avec les Kiwis ! Accrochez-vous !
Une histoire amusante/insolite/folle à raconter vécue en NZ ?
Sans doute à Whangarei. Le premier jour de mon premier Helpx, j’arrive en même temps que le tondeur de montons. Naturellement, je suis de la partie, je l’aide comme je peux en triant les moutons déjà coiffés et ceux sur liste d’attente. Au bout d’un moment, le fermier me dit un truc que, naturellement, je ne comprends pas. Alors il me met la tondeuse dans une main, et les pattes du mouton hyper angoissé dans l’autre. Pas vraiment d’autre choix que de faire le taff du mieux possible.
Voilà comment j’ai tondu mon premier mouton néo-zélandais, une vraie fierté.
Pourquoi avoir choisi la Nouvelle-Zélande pour ce premier PVT ?
Par hasard. En réalité, j’ai procédé par élimination. Je voulais un pays anglophone, et je souhaitais être seule. J’avais des amis en Australie et au Canada, c’est donc naturellement que j’ai choisi la Nouvelle-Zélande.
Que penses-tu de la Nouvelle-Zélande ?
Waaa, ça c’est de la question ouverte haha. Pour être franche, je n’ai pas eu de véritable coup de cœur pour le pays, pourtant je m’y sens bien. Bien que mes premières semaines aient été assez catastrophiques sur le plan de l’apprentissage de l’Anglais-Kiwi, je me suis vite adaptée. Pour résumer, je dirais que de mon point de vue c’est un pays « facile » pour voyager. Et notamment pour voyager seule. Les démarches administratives sont plutôt simples, le taux de criminalité est proche de zéro ce qui met tout de suite à l’aise, si on n’est pas trop exigeant et qu’on est prêt à bouger, on peut trouver un job assez facilement, il y a beaucoup de voyageurs du coup c’est easy de rencontrer des personnes venues des 4 coins du monde. Le climat est sensiblement le même qu’en France, pas de méchantes bêtes féroces comme en Australie… Bref, c’est pas ultra dépaysant au final mais pour un premier voyage en solo c’est selon moi la destination idéale.
Aimerais-tu y vivre ?
Actuellement, je fais mon possible pour y rester aussi longtemps que je peux en étendant mon PVT et en y greffant un visa touriste, mais de là à m’installer dans le pays… hum, je ne pense pas non.
Déjà parce que j’ai encore envie de voyager, mais aussi parce que je ne vibre pas exactement au même rythme que ce pays.
Si la Nouvelle-Zélande était une personne, je dirais qu’on est bon copain mais pas meilleur ami pour la vie. Je l’aime comme on aime un amour de vacances car on sait que c’est éphémère.
On est en mode carpe diem, on passe des très bons moments qui deviendront de superbes souvenirs, mais de là à parler mariage… y’a un monde !
Que souhaites-tu faire après ton PVT ?
Haha, c’est la grande question que tout le monde se pose ! Je n’ai pas vraiment de piste de réflexion… rentrer brièvement en France faire un gros bisou à mes mamies et repartir pour un autre PVT peut-être ?
Y-aura-t-il un autre PVT ?
Nous y voilà. Certainement, c’est très tentant. Quand on commence, on a du mal à s’arrêter. Je pencherai pour l’Australie dans un premier temps, et pourquoi pas le Canada ensuite. En revanche, je pense que je n’envisagerais pas les choses de la même façon. Je serai certainement plus en mode « job à long terme dans une ville que j’aime » plutôt que « road trip en van » comme j’ai pu faire ici pendant plusieurs mois.
J’étais ravie de découvrir la « van life », mais j’ai envie d’autre chose désormais.
Tim-Tam ou Squiggles ?
Olalala, je ne suis pas une grande fan de sucré, mais quand on croque dans un Tim-Tam on ne regarde plus les autres marques du rayon gâteau.
Cheddar ou cheddar ?
Haha, pas facile de choisir. Je dirais Cheddar !
NDLR : je dois absolument intervenir sur cette réponse ! Je pensais que Justine allait me parler du TASTY Cheddar. Quelle ingrate ! Oui… tous les Français se moquent des « fromages » néo-zélandais mais quand même… Si comparer un Colby, un Edam ou autre Mild ne rimera à rien, les comparer avec un Tasty fait une différence. C’est certes le plus cher de tous mais on se rapproche plus de quelque chose qui ressemble à du fromage !
Auckland ou Wellington ?
Hummmm, on va penser que je suis hyper difficile voir limite relou mais les deux villes m’ont laissé assez indifférente.
Auckland était une assez bonne surprise au final car tout le monde me l’avait si violemment dé-vendu, que c’était plutôt simple de trouver du positif. Mais pas suffisamment pour y habiter, j’y suis retourné 2 semaines pour les fêtes, et franchement… c’était un peu trop long.
Wellington j’ai trouvé ça chou, y’a en effet des vibes assez cool dans cette ville, c’est assez inexplicable. D’ailleurs au moment où je me faisais cette réflexion en me baladant dans la ville, je suis tombée sur ce message gravé près de la jetée « It’s true you can’t live here by chance, you have to do and be, not simply watch or even describe. This is the city of action, the world headquarters of the verb. » Après, j’aime pas le vent donc j’y suis resté 2 jours et je suis partie sur l’Ile du Sud. Haha ! Peut-être que j’appartiendrai bientôt à la team « Dunedin » qui sait ?
Parle-nous de ton projet de road-trip à cheval
Oulala, c’est encore bien trop tôt pour en parler sur les internets !
NDLR : trop tôt peut-être mais si quelque chose émerge, j’espère pouvoir laisser une nouvelle place à Justine sur le blog pour vous raconter !
Ta nourriture néo-zélandaise préférée
Je ne suis pas vraiment en mesure de répondre à cette question car je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’explorer toutes les spécialités néo-zélandaises, sachant qu’il y en a assez peu de base… J’ai l’impression que les plats les plus populaires en Nouvelle-Zélande sont la Meat Pie et le Fish & Chips. Je vote pour un bon vieux Fish Burger des familles en takeaway commandé chez China Box à Roxburgh <3
La France et toi
Ta nourriture française préférée
Tellement cliché, mais je vendrai mon âme pour un coq au vin.
Un lieu en France pour faire la fête
Je n’arrive pas à départager Les Vivres de l’Art à Bordeaux – où l’on danse dès midi en symbiose totale avec de parfaits inconnus -, et l’ouverture du Festival International de la Photographie à Arles.
Un endroit pour passer un week-end au vert
Mon royaume pour un week-end à Drugeac. Un petit village auvergnat d’une centaine d’habitants que j’aimerais tant avoir le pouvoir de sauver avant que le dernier commerce ne ferme…
Qu’est-ce qui te manque le plus en France ?
Mes mamies, fumer en terrasse sans être jugée et la sécurité sociale.
NDLR : le sujet de la cigarette est particulièrement présent en Nouvelle-Zélande. Des zones Smoke free fleurissent de plus en plus partout dans le pays. Comme en France, on ne peut pas fumer à l’intérieur des lieux publics fermés mais ces zones Smoke free sont en extérieur, parfois ce sont des rues entières dans les villes. Les Néo-zélandais critiquent beaucoup les Français car ils disent qu’en France tout le monde fume partout et que ce n’est pas bien, on entend même que cela les CHOQUE. Le coût du tabac en Nouvelle-Zélande est paraît-il (nous ne fumons pas donc ne nous rendons pas compte), excessivement cher.
Ton fromage préféré
Tu me demandes vraiment de choisir entre le Morbier, le Roquefort, le Saint-Nectaire, le Brebis et le Comté ? C’est comme choisir entre les 5 sens, c’est cruel, je ne rentrerai pas dans ce petit jeu.
Paris, Bordeaux ou Marseille ?
Bordeaux 1000 fois.
Le choix musical de Justine
La chanson n’est pas en langue française mais c’est un groupe Français !
Le groupe a existé de 2015 à 2018. La mort du chanteur Simon Carpentier, le 13 août 2017, a en effet sonné une fin précoce. Une date qui m’a marqué puisque c’était le jour de mes 27 ans. J’étais au festival Sziget à Budapest, le groupe devait jouer ce jour-là.
Comme nous sommes des Français dans un pays anglophone, je finis cet article avec cette citation de Simon Carpentier :
« On n’est pas dans le déni, dans le refus de notre propre culture. J’adore Murat, Bashung ou Nekfeu, par exemple… Mais il y a un tel poids de notre langue, de la tradition, qu’on se sent incapables d’écrire en français. L’anglais nous donne plus de libertés, y compris celle de faire des erreurs, d’utiliser une sorte de licence poétique… Ça laisse plus de place à l’inconscient dans la création. Alors, bien sûr, faire un genre de soul-music ici, il y a forcément une part de rêve, de besoin de s’évader… Les Etats-Unis, c’était un fantasme. Mais plus on tourne à l’étranger, plus je me rends compte que la France est un pays formidable, un motif de fierté. Mais il faut la voir de loin pour réaliser ça.”
Source : Les Inrockuptibles
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